Le samedi 25 mars dernier à Rome, mais aussi dans les 28 Etats membres de l’Union, nous commémorions les 60 ans de la signature du Traité de Rome. Quelques jours après, le jeudi 29 mars 2017, le Royaume-Uni activait l’article 5O du traité de Lisbonne déclanchant la première étape du Brexit. En phase avec ces actualités qui nous interrogent, nous réaffirmons le besoin d’une Europe forte, puissante, solidaire, efficace dans les évolutions géopolitiques du monde, entre les Etats-Unis d’Amérique et la Russie, mais aussi les autres continents, sans parler du Brexit dont les populations du Royaume-Uni commencent déjà à percevoir les conséquences négatives des résultats d’une démarche à haut risque.

Ce rendez-vous citoyen et institutionnel des 60 ans du Traité de Rome n’est-il pas l’occasion de réfléchir à ce que pourrait être la nécessaire relance d’envies d’Europe, sur les plans économiques, sociaux, politiques, structurels, démocratiques, culturels, etc. ?

L’ article 2 du Traité de Rome précise bien l’objectif assigné « La Communauté a pour mission, par l’établissement d’un marché commun et par le rapprochement progressif des politiques économiques des États membres, de promouvoir un développement harmonieux des activités économiques dans l’ensemble de la Communauté, une expansion continue et équilibrée, une stabilité accrue, un relèvement accéléré du niveau de vie et des relations plus étroites entre les États qu’elle réunit. »

On ne peut pas marquer cet anniversaire sans faire référence à la genèse : 9 mai 1950, Robert Schuman, ministre français des affaires étrangères lance un vibrant appel pour enclencher la construction européenne cinq ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Elle se concrétisa par la première création européenne : La Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier – CECA – Rappelons aussi l’échec la Communauté Européenne de Défense – CED – résultat d’un vote négatif à l’Assemblée nationale française, le 30 août 1954. Ceci démontre qu’il est toujours utile de débattre, objectivement, car une décision fut-elle prise il y a 63 ans pèse encore et beaucoup aujourd’hui. Si nous avions une politique européenne de défense dans le concert des grandes nations avec la Russie de Poutine, les Etats Unis de Trump et aussi avec le reste du monde, l’Union européenne serait mieux respectée et pourrait ainsi mieux s’engager pour que soit mise en œuvre le premier objectif  de l’existence de la Communauté, puis de l’Union européenne: la Paix en Europe et dans le monde sujets, ô combien, d’actualité !

Mais aussi pour remettre au cœur de ce défi les valeurs qui fondent l’Union européenne, ne fusse que pour demander une réaffirmation solennelle de solidarité, de paix, de progrès… Tout simplement confirmation du contenu de nos Traités qui sont notre bien commun, nos repères, qui doivent être respectés par tous les membres de la famille de l’Union européenne. Aucun manquement, aucun dérapage ne doit plus être accepté et la société civile organisée, en complément avec toutes les institutions européennes doit être ce moyen de vigie et d’alerte en cas de manquements graves aux traités ou à la non application des décisions prises collectivement au Conseil européen des Chefs d’Etats ou de gouvernements, comme les manquements graves aux solidarités envers les réfugiés

Que ce 60e anniversaire soit l’occasion d’une relance de l’Union européenne plus solidaire, plus cohérente, plus disposer à accepter le contenu des Traités, de tous les Traités, afin de retrouver cohérence, vigueur et rigueur et donc efficacité pour chacune et chacun d’entre nous et collectivement.

Que ce 60e anniversaire soit utile pour redonner vie au seul débat qui compte, comme aime à le rappeler régulièrement Jacques Delors : « Pourquoi voulons-nous vivre ensemble ? Réponses pour le 70e anniversaire du Traité de Rome en 2027 ou avant?

Jean-Pierre Bobichon – Membre fondateur de Sauvons l’Europe

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